Discours de Pierre Cardin

INSTITUT DE FRANCE

ACADEMIE DES BEAUX-ARTS

DISCOURS PRONONCE DANS LA SEANCE PUBLIQUE TENUE PAR L'ACADEMIE DES BEAUX-ARTS
présidée par M. Marius Constant, Président de l'Académie, le mercredi 10 janvier 2001

POUR LA RECEPTION DE

Mlle Jeanne MOREAU
ELU MEMBRE DE LA SECTION DES CREATIONS ARTISTIQUES DANS LE CINEMA ET L'AUDIOVISUEL

par

M. Pierre CARDIN


Je te remercie Jeanne d'avoir eu la délicatesse de me demander de te présenter.

Monsieur le Ministre,
Messieurs les Ambassadeurs,
Messieurs les Académiciens,
Mesdames, Messieurs.

Je vais essayer de résumer la vie et la carrière de cette brillante comédienne : Jeanne Moreau.

Il y a plus de 30 ans, je ne pensais pas qu'un jour, habillant Jeanne Moreau pour le film «Eva» de Joseph Losey, j'aurais le plaisir de lui faire le costume d'académicien et de la présenter aujourd'hui sous la coupole de l'Institut.

Jeanne Moreau est née à Paris d'un père originaire d'une vieille contrée paysanne et d'une mère qui a grandi sur la côte du Lancashire où les hommes vivaient de la pêche. Sa mère était danseuse dans la célèbre troupe anglaise les «Tiller Girls» qui accompagnait la revue de Joséphine Baker à Paris. Son enfance se déroule dans une ambiance provinciale à Vichy et son adolescence, à Paris, sous l'occupation. Enfant, Jeanne se révèle déjà adulte, douée d'une grande mémoire, avec un visage expressif et un regard profond. Elle a toujours eu un grand goût pour la lecture et découvrit très vite les grandes œuvres qui lui révélèrent le monde de la violence et de la sensualité.

Très tôt elle sut qu'elle serait comédienne. Elle refusait une existence toute tracée, et prit des leçons de comédie. Puis elle fut reçue au conservatoire. Bien qu'elle soit débutante, elle met en évidence sa sincérité et son besoin de s'exprimer. Pour la première semaine théâtrale d'Avignon, elle fut engagée par Jean Vilar dans la pièce «La terrasse de Midi» et attira l'attention sur le rôle «d'Ophélie». De retour à Paris, elle passe une autre audition devant Jean Meyer et il l'engage, alors qu'elle est encore au conservatoire, pour jouer le rôle de «Vera» dans «Un mois à la campagne» de Tourgueniev, où elle est qualifiée de «révélation» par la presse dans ce rôle.

Jeanne a 19 ans.

Huit mois plus tard, trois phrases ont suffi pour que Jean Meyer lui signe son contrat de pensionnaire à la Comédie Française. Elle y interprète 22 pièces d'auteurs les plus divers dont «Bianca» dans «Othello», «Marianne» dans «Tartuffe». Elle fut très applaudie dans «Les Caves du Vatican» d'André Gide. Ses débuts cinématographiques coïncident avec ses débuts au théâtre. Elle défie la Comédie Française lorsque Jean Vilar lui demande de participer à la grande aventure du Théâtre National Populaire avec Gérard Philippe. Certains de ses camarades du Français sont scandalisés par son départ. Mais Louis Jouvet lui envoie une lettre de félicitation. Jeanne, sans le manifester, était en état de révolte permanente par son caractère non-conformiste et son profond besoin de vérité.

Elle rejoint donc Jean Vilar qui monte le «Cid» et joue le rôle de l'«Infante» aux côtés de Gérard Philipe, ainsi que le «Prince de Hombourg» et c'est le triomphe! Mais cette vie plutôt contraignante lui fait quitter la troupe et on la retrouve sur les théâtres des boulevards. Simone Berriau lui propose de jouer dans l'«Heure Eblouissante» ; aux côtés de Suzanne Flon, qui tomba malade le lendemain de la Générale. Simone Berriau eut l'idée de lui faire jouer les deux rôles. Ce qui était possible techniquement. Ce fut un exploit de changer de vêtements, perruques, maquillage, chaussures, de voix et Jeanne a gagné ses galons de grande vedette. Elle abandonna l'«Heure Eblouissante» après 50 représentations.

Elle pouvait jouer sur un large registre et interpréter une scène de plusieurs manières, tellement différentes, qu'il était difficile de dire quelle était la meilleure. Et Jean Marais de lui dire : «si jamais je dirige un théâtre, je te prendrai avec moi». Jean Marais l'engagea pour jouer le Sphinx dans la «Machine Infernale». Lorsque le rideau tomba, Jean Cocteau ne cacha pas son admiration, il s'approcha d'elle et lui dit «tu n'es plus toi, tu es le sphinx». Toujours avec Jean Marais, elle remporte un grand succès avec «Pygmalion» de George-Bernard Shaw et au cinéma avec «Dortoir des Grandes» de Henri Decoin.

Ensuite, Peter Brook fait appel à Jeanne pour incarner le rôle de Maggie dans «La Chatte sur un toit brûlant» de Tennessee Williams. Maggie tente de réveiller le désir de son mari qui la délaisse. Jeanne Moreau dégageait une forte sensualité dans cette atmosphère moite et morbide. Ce fut un tournant pour son image et elle devint un sexe symbole. A l'Espace Cardin elle jouera une pièce de Peter Handke «La Chevauchée sur le lac de Constance» auprès de Michel Lonsdale, Gérard Depardieu, Delphine Seyrig et Sami Frey. Le metteur en scène, Klaus-Michael Grüber, propose à Jeanne Moreau le rôle du «récit de la servante Zerline», tiré du roman de Hermann Broch. Elle s'impose la tyrannie d'apprendre 2h40 de texte. La puissance du Verbe, l'intensité de sa présence, cette dépossession en font en événement rare. Jeanne joue le spectacle dans le monde entier pendant 3 ans.

Lors d'un voyage officiel à Berlin où des artistes accompagnaient le Président Mitterrand, Jeanne rencontre Antoine Vitez et ils décident de travailler ensemble. Ce fut une rencontre majeure. Elle joua «La Célestine», adapté par Florence Delay, dans la cour du «Palais des Papes» au festival d'Avignon.

Marc Allégret la dirige dans «Julietta», adapté par Françoise Giroud et d'après un roman de Louise de Vilmorin. Ensuite, ce fut «Touchez pas au Grisbi» de Jacques Becker, où elle joua aux côtés de Jean Gabin et de Lino Ventura. «Jeanne Moreau nous étourdit par la virtuosité de son jeu» font remarquer les Cahiers du Cinéma. «Dialogue des Carmélites» d'après une nouvelle de Bernanos. Jeanne revient à la pureté des rôles mais elle va poursuivre son interrogation de femme insatisfaite.

«Les Intrigantes» de Henri Decoin lui permit de tenir un rôle de premier plan.

Ensuite, «La reine Margot» de Jean Dréville qui fut un succès.

«Ascenseur pour l'échafaud» de Louis Malle fut couronné par le prix Louis Delluc et apporta un souffle neuf au cinéma français. Par sa manière de filmer le naturel des personnages, laissant à l'actrice toutes ses possibilités sans le souci de la photogénie systématique.

Elle affirmait sa singularité, sa différence en choisissant la liberté. Les quotidiens parlaient d'un «ascenseur pour la gloire de Jeanne Moreau.»

Le film de Louis Malle, «Les Amants», dialogues de Louise de Vilmorin, apporte un souffle de scandale au Festival de Venise et fait de Jeanne Moreau une des plus grandes vedettes de cinéma.

Le scandale continue avec «Les Liaisons dangereuses» réalisées par Roger Vadim avec Gérard Philipe.

Suit alors «Cinq femmes marquées» de l'Américain Martin Ritt, où Jeanne Moreau tient son premier rôle en anglais avec Silvana Mangano.

Elle reçoit le prix d'interprétation féminine au Festival de Cannes pour son rôle dans «Moderato Cantabile» de Peter Brook, d'après l'oeuvre de son amie Marguerite Duras et interprète également «Le Marin de Gibraltar» et «Nathalie Granger» dont Marguerite Duras fait la mise en scène avec Lucia Bosé à ses côtés.

Mais «Jules et Jim» film de François Truffaut dont elle rend inoubliable cette insaisissable Catherine et cette chanson «Le Tourbillon» que nous n'oublierons jamais. En effet, «Jules et Jim» est devenu un film mythique ; un énorme succès ; projeté régulièrement aux Etats-Unis et dans toutes les universités par son anti-conformisme. Il fit d'elle une actrice de renommée internationale. François Truffaut dira «qu'elle possède toutes les qualités qu'on attend d'une femme plus toutes celles qu'on attend d'un homme».

Cette image se confirme par son rôle dans «Eva» de Joseph Losey où nous avons eu la joie de nous connaître.

Orson Welles qui voyait en elle «un monstre de vérité d'actrice» lui permit d'être auprès de lui dans le film «Le Procès», «Falstaff» et «Une histoire immortelle» d'après une nouvelle de Karen Blixen.

Jeanne obtint de Jean Genet le scénario magnifique de «Mademoiselle» qui fut réalisé par Tony Richardson.

Antonioni qui avait remarqué Jeanne à la Comédie Française lui demande de tourner dans «La Notte» avec Marcello Mastroianni et Monica Vitti. Elle obtint le prix de la meilleure interprétation féminine au Festival de Melbourne.

Au Festival de Cherbourg, Jeanne rencontre Jacques Demy et luit dit : «J'ai envie de faire un film avec vous car j'ai adoré Lola». Jacques Demy de lui répondre : «Je suis fasciné par l'image infernale du Casino, si vous acceptez, vous serez le personnage de «La Baie des Anges».

Et Jeanne continue sa carrière. Sa présence à l'écran est un gage de qualité.

Un autre monstre du cinéma, Luis Bunuellui permet de tourner dans «le journal d'une femme de chambre», film satirique, mordant et réactionnaire. Luis Bunuel en choisissant Jeanne Moreau sait que la grande actrice ne jouera pas la vedette. Leur amitié fut grande. Elle l'appelait «père espagnol» et il lui répondit «heureusement que tu n'es pas ma fille, sinon je t'enfermerais dans un placard».

Après tant de rôles dramatiques, elle s'engage dans une comédie «Peau de Banane» avec Jean- Paul Belmondo sous la direction de Marcel Ophüls. Elle joua dans des super productions internationales : «le train» ; «la Rolls Royce jaune» ; «Monte Walsh» avec Lee Marvin ; d'autres filment suivirent et on n'hésita pas à l'appeler «LA MOREAU»

Un autre portrait d'elle apparaît dans «Mata Hari», la fameuse espionne de la guerre de 14. Elle révèle chez cette courtisane une héroïne humaine, meurtrie dans ses amours, victime des évènements et montre une femme amoureuse que rien ne peut retenir.

«La Mariée était en noir» de François Truffaut avec Claude Rich, Jean-Claude Brialy, Michel Bouquet et Michel Lonsdale.

«Viva Maria» de Louis Malle avec Brigitte Bardot retrace l'histoire de deux jeunes femmes engagées dans une aventure au Mexique. Ce fut une rencontre très énigmatique, les deux actrices étant tellement différentes l'une de l'autre.

Le magasine TIME félicita Jeanne pour «la profondeur et l'étendue de son art» et lui consacra sa couverture par un portrait peint par Tamayo, grand artiste mexicain.

«Jeanne la Française» du brésilien Carlos Diegues dont l'aventure entraîne Jeanne Moreau dans une des régions les plus pauvres du Brésil.

De Bertrand Blier : «Les Valseuses». Jeanne y tient un rôle émouvant, d'une troublante intensité. Ce film révéla au grand public Gérard Depardieu, Patrick Dewaere et Miou- Miou.

Jeanne Moreau rejoint Joseph Losey dans le film «Monsieur Klein», aux côtés d'Alain Delon. Puis ce fut le tournage de «Querelle» d'après l'œuvre de Jean Genet. Ce film fit scandale. Film posthume de Fassbinder, il fut présenté au Festival de Venise ainsi que «la truite» de Joseph Losey.

Suivront «La femme fardée» de José Pinheiro et «La vieille qui marchait dans la mer» de Laurent Heynemann, et bien d'autres films encore dans le monde entier.

Avec la réalisatrice Josée Dayan elle tourne pour la télévision «Balzac», «Zaïde» et «Les Misérables» et elle vient juste de tourner «Cet amour-là». Parallèlement, Jeanne passe derrière la caméra et devient réalisatrice pour les films : «Lumière», «L'adolescente» avec Simone Signoret et un portrait documentaire de «Lillian Gish».

«Lisa» de Pierre Grimblat qui sort dans les cinémas aujourd'hui.

Récemment, elle signe sa première mise en scène au théâtre : «Un trait de l'esprit» de Margaret Edson avec Ludmila Mikaël.

Jeanne continue à chanter après avoir fait plusieurs albums. La qualité de ses chansons et de son interprétation lui valurent le grand prix de l'Académie du disque Charles Cros ainsi que le prix Francis Carco qui récompense la meilleure chanteuse de l'année. Cette forme d'expression artistique l'a toujours séduite : «Lorsque je chante» dit-elle «c'est un autre personnage qui s'exprime en moi».

Toujours prête à donner des conseils aux débutants, elle se consacra également à l'enseignement des jeunes en donnant des conférences dans le monde entier, sachant combien il est difficile de commencer une carrière dans le spectacle. Sur le plan humain, Jeanne Moreau a toujours prêté sa présence par son aide chaleureuse, à l'écoute des souffrances des autres. Elle-a su garder le silence sur ses propres difficultés. Elle se prête volontiers aux interviews, prenant des risques dans le choix de ses décisions. Refusant d'être en retard à ses rendez-vous que ce soit professionnel ou privé.

D'humeur toujours égale, avec l'intention de faire plaisir aux autres, elle reste fidèle en amitié. Sur le plan privé, connaissant bien Jeanne, elle sait différencier sa vie d'actrice de sa vie de femme. Elle sait être lumière, soleil, calme comme neige mais parfois orage. Cigale plutôt que fourmie, être généreuse pour les autres ce qui ne facilite pas toujours les lendemains. Elle est également très coquette, aimant la mode et c'est une joie pour moi de l'habiller.

Jeanne aborde sans détour le sujet du sexe, «qui est devenu un produit de consommation, ce qui rend les gens encore plus malheureux» dit-elle. Elle sait désirer mais sans accepter la possession et ressent le besoin de s'isoler pour se trouver. Mais dans ce tourbillon de la vie elle a le sourire du matin et le bonheur du soir et bien d'autres moments inoubliables...

J'ai en mémoire quelques anecdotes qui font partie de mes souvenirs :

«La Garde Freinet» que Jeanne aimait habiter était surveillée par deux superbes chiens rappelant deux policiers, quand j'arrivais c'était comme s'ils me demandaient le passeport pour entrer. Je me souviens également d'un jour en voiture, suivis par des journalistes, Jeanne me dit «tiens-toi plus à droite». Sitôt dit, sitôt fait, nous nous sommes retrouvés dans le fossé et nous avons fait appel à un camionneur pour nous remettre dans le droit chemin. Du nid d'aigle de Mougins nous devinions la plage de Saint-Tropez où nous allions main dans la main, dès l'aurore, nous promener le long de la rive silencieuse.

Lors d'un long voyage au Mexique, nous nous rendions de Mexico à Acapulco par une chaleur torride, dévorés par les moustiques, pneus crevés, arrivant morts de fatigue, nous rendant dans un restaurant «le saut de la mort» où de la falaise de 100 mètres de haut, plongeaient des jeunes gens essayant de capter la vague montante de l'eau de mer. Nous frémissions de peur.

Au Brésil, durant le tournage de «Jeanne La Française» de Carlos Diegues on parcourait les champs de canne à sucre et le soir on s'enivrait de Tequila sur les plages de Rio. A Venise, à l'hôtel «Danielli», dans cette grande chambre où vécurent George Sand et Musset nous faisions l'amour, nos corps enlacés. Est-il plus belle raison d'exister?

En Grèce, à Paros, en débarquant sur l'île, nous nous laissions glisser dans le bonheur et nos deux corps nus, sur la plage au sable blanc, se reflétaient dans le grand miroir de la mer.

«Je laisse aux rapports des sens une dimension divine». «J'ai souffert longtemps» dit-elle «de cette disproportion entre mon désir et la réalité, une grande déchirure. L'amour échange est-il désintéressé. L'ai-je vraiment connu ?» dit-elle.

Interrogée de nombreuses fois sur l'âge et le vieillissement, Jeanne Moreau dissipe tous les soupçons «pourquoi avoir ce genre d'inquiétude alors que l'on dispose d'aussi peu de temps pour bien gérer le présent ?». Elle lance un appel à toutes les femmes de sa génération : «courage, ça vaut vraiment le coup!».

Sans jamais avoir été militante, elle osa braver l'opinion en signant le manifeste des 343 femmes qui reconnaissaient avoir avorté et réclamaient cette liberté pour toutes les autres femmes et de déclarer : «il est scandaleux que la libre disposition de notre corps puisse nous exposer à des poursuites policières».

Séductrice, beaucoup d'hommes se sont perdus pour elle et ont suffi à établir une légende qui va durer longtemps. Elle eut, comme beaucoup d'autres acteurs, des démêlés avec certains journaux pour atteinte à sa vie privée. Et pourtant beaucoup de femmes se reconnaissent dans ce personnage en proie à l'indifférence d'un monde qui lui refuse une existence à part entière. Elle sait s'entourer de gens les plus personnels et les plus créatifs et devient une actrice populaire après qu'on lui ait reproché un choix parfois trop intellectuel.

Après une longue carrière bien remplie, plus de 50 pièces et 50 films, sans oublier les albums de chansons, elle s'est imposée très fort par ses interprétations. Tes parents seraient fiers, Jeanne, de ta brillante réussite. Mais combien de peurs et d'angoisses as-tu su dissimuler?

Jeanne regarde toujours vers l'avenir. Déjà en 1963, Alfred Hitchcock déclare en l'embrassant «J'embrasse la France». Ayant tourné les plus belles histoires sous la direction des plus grands metteurs en scène et avec les plus grands acteurs, Jeanne par sa carrière internationale représente bien la France et reçoit les honneurs comme des présents.

Pour l'ensemble de sa carrière, elle a reçu :

- Un Molière pour le «récit de la servante Zerline»
- Deux Césars en 1991 et 1994
- Le Lion d'Or à Venise
- Le prix d'interprétation à Cannes
- La récompense de la British Film Academy

Elle a été :

- Présidente de la commission d'Avances sur Recettes au Centre National du Cinéma Président
- Deux fois, Présidente du jury au Festival de Cannes
- Présidente du jury au Festival de Berlin et du Festival de New Delhi

Elle est :

- Présidente d'Honneur de l'Association «Equinoxe».
- Doctor of Fine Arts (Honoris Causa) à l'Université de New York
- Docteur ès Lettres (Honoris Causa) à l'Université de Lancaster.

Présentée par Sharon Stone à Los Angeles, Jeanne Moreau reçoit en 1998 un hommage de l'Académie des Oscars du cinéma, la plus grande distinction que l'on puisse rendre à une comédienne internationale.

C'est pour toutes ces raisons, Jeanne, que l'Académie des Beaux-Arts est honorée de te recevoir sous cette illustre coupole de l'Institut, car tu es une femme d'exception, et nous t'aimons.